«Franchement, au début, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, avoue Doumbia (21 ans), étudiante en alternance. Mais là, vraiment, c’est incroyable !? Ah oui, il faut les faire, les Jeux…ah oui, il faut y participer…Là, j’ai envie de découvrir d’autres sports, d’approfondir plus l’escrime, que je ne connaissais pas, et, d’approfondir d’autres sports aussi…».

L’IMPORTANT SERAIT-IL VRAIMENT D’Y PARTICIPER ?

Avec son téléphone portable comme allié pour lui décrypter touches et assauts, entre les «Allez Pauline, Allez Pauline» de ses voisins de tribune et leurs drapeaux tricolores flottants dans l’air, pour soutenir Pauline Ranvier (médaillée olympique d’argent par équipe en 2021), la Pierrefittoise découvre ce monde enchanté : “Ah, j’aimerai tant pouvoir encore y participer notamment en allant voir de l’équitation…».

A ses côtés, Fofana (15 ans) vit son baptême avec un zeste de déception : «Ah, je pensais que l’escrime serait plus explosive : je suis un peu déçue. Mais, l’ambiance forte est top, avec ces encouragements et ces drapeaux pour l’équipe de France ! J’aimerais encore y participer mais, cette fois à la boxe où ça doit être bien plus explosif, hein ?!»

LE VILLAGE OLYMPIQUE, UN «HOLLYWOOD » BIS !

Avant d’arriver, aujourd’hui, au Grand Palais («un quartier où ils ne viennent pas souvent», précise Jean-Elly Pheron, leur éducateur encadrant), en bord de Seine, dans l’enfilade des Champs Elysées, encadré par l’Obélisque de la Concorde, au pied de la Seine et des Invalides, avec la Tour Eiffel, à portée de mains comme témoin, Salimata (22 ans), chargée de clientèle à La Banque Postale, n’en croyait pas ses yeux : «Déjà, hier, quand j’ai visité le village olympique, c’est tellement incroyable que je n’arrivais pas à imaginer qu’il puisse être vraiment en Seine Saint-Denis. J’avais dû mal à réaliser que de telles choses étaient possibles chez nous. Pour moi, ce genre de village ou d’évènement, on ne peut pas le voir en Seine-Saint-Denis mais à Hollywood…».

« L’ENVIE DE DECOUVRIR D’AUTRES SPORTS…»

En arrivant au cœur de ce Paris historiquement emblématique, sous la renversante coupole du Grand Palais, «des frissons» ont envahi cette Pierrefittoise : «La vue est incroyable et être aux Jeux, finalement, aussi. Je suis un peu excitée, aussi, quand je vois les Français reprendre le dessus au fil de leur assaut. Là, moi, aussi, j’ai surtout l’envie de pouvoir avoir un autre billet pour aller voir un autre sport, peu importe lequel. En fait, honnêtement, ça donne envie de découvrir tous les autres sports…».

En amont, leur éducateur Jean-Elly Phéron (40 ans) avait pris soin de leurs faire découvrir l’escrime, le 14 juillet dernier, avec le fleurettiste guadeloupéen Jean-Paul Tony-Helissey : «Ainsi, nos jeunes étaient un peu armés pour aujourd’hui, ils ne partaient pas de zéro parce que ce sport leur était inconnu, difficile à suivre même pour des initiés…».

«QUATRE YEUX POUR TOUT SUIVRE…»

A ses côtés sa fille Kaïly (9 ans), arborant comme lui un tee-shirt noir avec le drapeau de la Guadeloupe, était, aussi, émerveillée, pour sa première compétition : «J’aime l’ambiance un peu forte. Ca me fait vraiment très plaisir de pouvoir venir aux Jeux olympiques parce que je sais que les places coûtent très chères. L’escrime, j’aime bien mais, il faut avoir quatre yeux pour bien tout suivre…»

QUAND LE SPORT AIDE A SE PROJETER…

Secrétaire générale de l’Association Canal, Nadia Harkati (46 ans) affichait «enthousiasme et étoiles dans les yeux. Tout paraît bien organiser et les volontaires sont très accueillants. Les jeunes sont émerveillés, excités : ils ont adoré. Venir assister à un tel évènement va leur permettre de voir et percevoir le sport autrement, sous un autre angle, de voir sa dimension universelle. Ainsi, ils pourront, peut-être, mieux se projeter, se l’approprier…et, peut-être, pour certains se mettre à faire du sport…».

 

Et en prime, Doumbia, Nadia et Salimata ont une droit à une photo avec Ysaora Thibus, championne du monde et vice-championne olympique par équipe au fleuret !

Sophie Greuil