Diandra Tchatchouang, Charles-Antoine Kouakou, Zahia Ziouani… Les 21 premiers noms de celles et ceux qui porteront les flammes olympique et paralympique lorsqu’elles traverseront la Seine-Saint-Denis en juillet et août prochains sont désormais connus. Proposés par le Département au Comité olympique de Paris 2024, ces porteur·se·s reflètent le dynamisme, mais aussi l’engagement et la solidarité de la Seine-Saint-Denis.

Mélonin Noumonvi

« C’est une fierté. Pour moi qui ai toujours été licencié dans le même club, celui de Bagnolet, porter la flamme en Seine-Saint-Denis, ça a forcément du sens. » Mélonin Noumonvi, champion du monde de lutte 2014 et 3 participations aux Jeux, est aux anges. Cet athlète made in 93, licencié au Bagnolet Lutte depuis ses 8 ans, fait partie des 21 porteur·se·s de flamme dont le nom a été officialisé ce lundi par Paris 2024. Proposées par le Département, ces personnalités – connues et anonymes – entendent rendre compte de la diversité, de l’engagement et de la solidarité de la Seine-Saint-Denis.

S’y ajouteront par la suite 180 autres noms, choisis eux par Paris 2024 et ses partenaires. Tous ensemble, les 25 et 26 juillet prochains, ils et elles feront du passage de la flamme en Seine-Saint-Denis une magnifique fête populaire, à l’image de ce département.

Valides et personnes en situation de handicap mêlées

« Alors que le relais de la Flamme est une tradition incontournable des Jeux, le Département souhaite profiter de cette occasion unique pour mettre en lumière des visages qui font et qui ont fait la France d’aujourd’hui. Avec Emmanuel Constant, vice-président du Département à l’éducation et aux Jeux Olympiques et Paralympiques, nous nous félicitons que les noms que nous avons proposés aient été sélectionnés. », se réjouit le président de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

portrait du joueur de cécifoot Yvan Wouandji
Yvan Wouandji

Pour porter la flamme, il y aura donc bien sûr des sportif·ve·s : la Courneuvienne Diandra Tchatchouang, médaillée de bronze en basket aux Jeux de Tokyo, l’escrimeuse d’Aubervilliers Anita Blaze, vice championne olympique en fleuret par équipes à Tokyo ou encore la rugbywoman Coumba Diallo, formée à l’AC Bobigny. Conformément à la volonté d’inclusion de Paris 2024, le handicap n’a heureusement pas été relégué au seul passage de la flamme paralympique (dont le passage est lui prévu le 27 août en Seine-Saint-Denis)  : Yvan Wouandji, joueur de cécifoot, comptera lui aussi parmi les porteurs. « En courant, je penserai à mon parcours, à tous ces souvenirs que j’ai dans mon département : aux actions de sensibilisation dans les écoles, aux entraînements effectués sur des terrains du 93. Et aussi quand même aux Jeux qui nous attendent et pour lesquels j’espère être sélectionné », raconte celui qui, après avoir été vice champion paralympique de Londres, espère « le meilleur des résultats » à domicile.

Et parce que le sport est aussi affaire de dirigeants et de bénévoles, des figures comme Jean-Claude Molet, président du Saint-Denis Tennis de Table 93, seront également mises en valeur. « C’est un honneur, une reconnaissance de mon parcours dans le monde du sport mais aussi des réalisations du club en général », dit celui qui baigne dans le monde de la petite balle blanche depuis 65 ans. Pionnier dans le lancement d’un vivier « Génération 2024 », le club de Saint-Denis espère bien voir briller sa pépite Prithika Pavade à Paris, même si la n°38 mondiale doit pour cela d’abord se qualifier.

Des personnalités et des anonymes

Mais dans ses choix, le Département a aussi veillé à intégrer des personnalités issues de la culture ou du monde associatif. A l’image de Zahia Ziouani, cheffe d’orchestre emblématique du territoire et grande amatrice de sport. « Je réfléchis toujours à la manière dont je peux transmettre le patrimoine musical. Et il se trouve que le sport a de nombreux points communs avec la musique classique. A travers les JO, on peut faire découvrir les cultures du monde entier, travailler sur la notion de geste ou encore revenir sur des valeurs comme la tolérance, le partage, le dépassement de soi. Donc c’est très stimulant », témoignait la Pantinoise, dont les différents projets artistiques menés avec son ensemble Divertimento – Le Carnaval des Animaux aux JO ou la Symphonie des nouveaux mondes – animeront l’Olympiade culturelle à venir.

Alice Diop, réalisatrice originaire d’Aulnay et César du meilleur premier film pour « Saint-Omer », portera elle aussi la flamme, elle qui a tant de fois sillonné ce département pour les besoins de ses documentaires.

Portrait de la gynécologue-obstétricienne Ghada Hatem-Gantzer
Ghada Hatem-Gantzer

Ghada Hatem-Gantzer, médecin à l’origine de la Maison des Femmes de Saint-Denis, un lieu accueillant et soignant notamment les femmes victimes de violences, espère elle aussi renouer avec les valeurs originelles des Jeux, moment de paix, de fraternité et sororité. « Même si le sport peut aussi comporter des risques de violences, nous l’utilisons à la Maison des Femmes. Parce qu’il est précieux dans la reconstruction des femmes victimes de violences et qu’il apporte estime de soi et équilibre. », explique cette fondatrice de la Maison des Femmes, qui a signé un partenariat de longue date avec Fight for Dignity, association qui y donne des cours de karaté.

La mémoire sera également présente, avec la présence par exemple d’Oumar Diémé, ancien tirailleur sénégalais. A travers ce monsieur de 91 ans qui a longtemps vécu à Bondy et servi en Indochine seront honorés tous les soldats coloniaux, grands oubliés de l’histoire.

Mais le cortège olympique fera aussi de la place pour les anonymes. Un mineur isolé, suivi par l’Aide sociale à l’Enfance – l’une des principales missions des départements – devrait ainsi porter la flamme dans les rues de Seine-Saint-Denis. Une manière de rappeler que ces Jeux sont à tout le monde.

Christophe Lehousse

Les premiers porteur·se·s de flamme olympique connu·e·s :

– Diandra Tchatchouang, ex basketteuse, bronze olympique à Tokyo (La Courneuve)

– Anita Blaze, fleurettiste, vice championne olympique par équipes à Tokyo (Aubervilliers)

– Coumba Diallo, rugbywoman- formée à l’AC Bobigny 93

– Mélonin Noumonvi, ex lutteur, champion du monde de lutte 2014 (Bagnolet)

– Charles-Antoine Kouakou, champion paralympique du 400m sport adapté à Tokyo (Drancy)

– Yvan Wouandji, joueur de cécifoot, vice champion paralympique à Londres (Rosny)

– Mehdi Akaouch, course de fond, AS Pierrefitte

– Fatima Charkaoui, course de fond, AS Pierrefitte

– Jean-Claude Molet, président du Saint Denis tennis de table 93

– Georges Honigman, président du Noisy-le-Grand volley

– Nathalie Dagnet, présidente de LAPLA’JH, association qui rend accessible les sports aquatiques au handicap (Noisy-le-Grand)

– Chantal Birman, sage-femme, dont 40 ans à la maternité des Lilas

– Ghada Hatem-Gantzer, médecin-cheffe de la Maison des Femmes de Saint-Denis

– Alice Diop, réalisatrice, César du meilleur premier film pour « Saint-Omer »

– Zahia Ziouani, cheffe d’orchestre de l’ensemble Divertimento (Pantin et Stains)

– Oumar Diémé, ancien tirailleur sénégalais (Bondy)

– Moussa Kébé, capitaine de la caserne des sapeurs-pompiers de Gonesse, fondateur de l’association « Espoirs jeunes » au Blanc Mesnil

– Latifa Benkada, association Propul’C, qui œuvre pour la féminisation du sport (La Courneuve)

Porteurs de la flamme paralympique:

– Francis Miette, secrétaire général du comité départemental de natation

– Jean-Charles Di Zazzo, chorégraphe, notamment connu pour son travail à l’Académie Fratellini (Saint-Denis)

– Nawel Oulad, danseuse et chorégraphe qui enseigne au Conservatoire d’Epinay-sur-Seine

Des Séquanodionysien·ne·s aussi dans les relais collectifs

C’est une innovation de Paris 2024 : pour la première fois dans l’histoire des Jeux, la flamme sera aussi portée par des relais collectifs. 34 groupes de 24 sportifs et sportives, autant qu’il existe de fédérations de sport olympiques. Chacun de ces groupes aura pour mission de brandir la flamme au cours de défis sportifs. Et deux groupes seront là aussi emmenés par des capitaines originaires de Seine-Saint-Denis : la boxe, emmenée par Saïd Bennajem, fondateur du Boxing Beats d’Aubervilliers, club réputé pour sa formation de boxeuses. Et le breaking, qui sera représenté notamment par Pascal Blaise Ondzie, l’un des pionniers de cette danse en France – il apparaît notamment dans le film La Haine – et qui donne rendez-vous le 25 juillet à Bagnolet pour une démonstration.

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La Flamme Olympique en Seine-Saint-Denis !

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