Elle n’y croyait plus, plus du tout. Lundi 8 juillet, elle était tranquillement en vacances à La Réunion lorsqu’elle a reçu un appel de Didier Duceux, le président du Club Bagnolet lutte 93 : « Il m’a annoncé que j’étais repêchée suite au retrait de l’équipe russe. Je n’y croyais pas ! Mais ensuite la directrice technique nationale de la lutte, Aurélie Aïm-Thuil, me l’a confirmé au téléphone : je serai aux Jeux de Paris 2024 ! » Et ce n’est pas une qualification au rabais, Didier Duceux nous l’assure : « Si Améline est qualifiée, c’est grâce à son parcours superbe lors du tournoi de qualification olympique : victoire par tombé (faire toucher les 2 épaules au sol à son adversaire), par grande supériorité (plus de 10 points d’écart). Sa place, elle ne l’a pas volée ! »

Finies les vacances, direction JO !

Très vite, Améline a sauté dans le premier avion pour revenir en France, peu importe si elle a dû payer un peu plus cher que prévu ! « Cette semaine, je vais m’entraîner au club de mes débuts, à Torcy à côté du Creusot en Saône-et-Loire, sous la direction de David Leprince. Il me connaît depuis toujours et a signé lui aussi à Bagnolet. Cela fait 3 semaines que je n’ai pas lutté. J’étais très déçue après le dernier tournoi de qualification, ne pas aller aux Jeux, alors que je m’étais tellement entraînée pour… J’ai fait le championnat de France pour garder mon titre, puis j’ai coupé. Je faisais toujours un peu de sport, mais pas de lutte. Mais j’ai un mois pour m’y remettre, ça va aller ! Même pour le poids, je suis 3 kilos au-dessus de la limite de ma catégorie, moins de 62 kg, mais dès que je vais lutter je vais en perdre un, puis j’ai un mois pour perdre les deux autres. Pas un problème ! »

3 lutteurs français aux JO, 3 de Bagnolet

L’équipe de France de lutte aux Jeux olympiques sera donc composée uniquement de Bagnoletais. Koumba Larroque, vice-championne du monde, championne d’Europe -69kg et âgée de 25 ans est l’un des plus sérieux espoirs de médaille. Améline peut compter sur son expérience : « Koumba, c’est plus qu’une partenaire de club, c’est une amie. Elle m’a aidée pour les qualifications, m’a raconté l’organisation des Jeux car elle a déjà participé à ceux de Tokyo. » L’autre Diable rouge, le surnom donné aux lutteurs bagnoletais, c’est « Baba » Mamadassa Sylla, engagé en gréco-romaine, -67 kg. « Baba a été l’un des premiers à m’appeler pour me féliciter. C’est super, on fera les JO ensemble, un rêve ! » Koumba et Améline sont toutes deux soutenues par le dispositif départemental Génération Jeux, tandis que le Département avait engagé Mamadassa en tant que maître-nageur dans l’ancienne piscine de Marville, lors de l’olympiade précédente.

Les Diables rouges sont olympiques

Lorsqu’on lui demande si le Club Bagnolet Lutte 93 a quelque chose de particulier pour envoyer ainsi 3 représentants aux JO, Améline Douarre répond : « Nous nous sentons soutenus. Didier Duceux s’est rendu aux tournois de qualification olympique, à Istanbul et à Bakou. Il était dans les tribunes, il m’envoyait des messages, des conseils de lutte, des encouragements… Il n’y a pas beaucoup de présidents qui soient autant impliqués ! »

Pour les Jeux, l’ambition d’Améline est « une médaille ! Tous ceux qui vont aux Jeux y vont pour ça. C’est sûr que ce sera difficile, il n’y aura que la crème de la crème. Mais on rentre directement en huitième de finale, et je donnerai tout ! Je n’ai rien à perdre ! » Alors, pourquoi pas encore une belle surprise…

Améline Douarre luttera le 9 août, et le 10 si elle parvient à se qualifier pour le gain d’une médaille.