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BMX : Médéric Leleu, d’Auber 93 à l’arbitrage pour Paris 2024
Les 1er et 2 août prochains, ce responsable de la section BMX du club cycliste d’Auber 93 sera sur la piste olympique de Saint-Quentin-en-Yvelines. Pas comme compétiteur, mais en tant que juge-arbitre. Faisant ainsi la fierté des 64 autres licencié·e·s de cette section créée en 2017.
« Quand j’ai su, en septembre dernier, que j’étais retenu comme juge-arbitre sur les JO, c’était la fête ! » Médéric Leleu a les yeux qui brillent. Les 1er et 2 août, ce responsable de la section BMX de l’équipe cycliste d’Aubervilliers sera l’un des 8 juges-arbitres sur les épreuves de BMX racing, qui se dérouleront sur la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Vous pédalez un peu dans la semoule sur la nature de ces épreuves ? Pas de soucis, Médéric Leleu vous donne un petit cours de rattrapage : « Le BMX, c’est olympique depuis Pékin 2008. Il y a deux épreuves, qui n’ont pas grand-chose à voir entre elles : le free-style, qui se déroulera place de la Concorde, et le BMX racing, à Saint-Quentin-en-Yvelines. Le principe est assez simple : 8 pilotes en haut d’une butte, plein de virages et de sauts qui les séparent de la ligne d’arrivée, il faut arriver le premier. C’est spectaculaire et ça marche fort. A Auber, on n’arrête pas d’avoir de nouveaux licenciés » (65 à l’heure actuelle).
Deux ans que ce passionné, qui habite Torcy en Seine-et-Marne, a revêtu la tunique orange d’Auber 93. « En 2021, j’ai été contacté par la responsable du club Catherine Darces, qui souhaitait ouvrir une Division Nationale (meilleur échelon amateur national en cyclisme). Or pour pouvoir faire cela, il faut forcément un juge-arbitre national au sein du club. J’ai accepté, d’autant que Catherine me laissait aussi la co-gestion de cette Division Nationale. »
Une butte de départ de 8 mètres de haut
Avoir une piste homologuée au cœur du parc des sports de la Motte à Bobigny – construite par le Département en 2015 – a aussi contribué à l’appâter. « C’est un super outil de travail. Des pistes avec des buttes de départ à 5 mètres, il n’y en a pas tant que ça en Ile-de-France : Saint-Quentin, Clayes-sous-Bois et Bobigny », souligne Médéric Leleu qui partage donc son quotidien entre son emploi dans une grande banque, l’encadrement de la DN et ses activités de juge-arbitre.
Mais au fait, juge-arbitre, en quoi ça consiste ? « Ça dépend, il y a plein de tâches différentes. Vous pouvez être président du jury, en pré-grille, c’est-à-dire sur l’attribution des places des pilotes au départ, en haut de la butte (8 mètres quand même) pour le départ, en bord de piste pour signaler les chutes ou les irrégularités ou à l’arrivée. Mais pour moi, c’est toujours le même plaisir. » Habitudes des coureurs, subtilités des règlements, rien n’échappe à ce perfectionniste. « En fonction de leur place au tour d’avant, les pilotes peuvent choisir leur place sur la grille de départ. Ça va de 1 à 8, le 1 étant le plus proche du premier virage. Par exemple, le Néerlandais Niek Kimmann, le champion olympique sortant, choisit toujours le 8, le plus à l’extérieur. Ses adversaires le savent et lui chipent donc le 8 quand ils le peuvent pour lui mettre un peu de pression… »
Le virus du BMX, Médéric l’a attrapé via ses enfants. Jeune papa, cet ancien coureur sur route passé par un sport-études a troqué le bitume pour les montagnes russes quand son fils Darren s’est mis en tête, à 6 ans, de commencer le BMX chez eux à Torcy. « Du coup je m’y suis mis aussi. Comme pilote, j’ai un niveau modeste parce que certaines techniques ne s’apprennent pas facilement quand on commence sur le tard. Mais je me suis pris au jeu de l’arbitrage » Entre temps, le fils a arrêté, mais sa fille Amaya, 11 ans, a elle pris la relève chez Auber 93.
Par monts et par vaux
Arbitre régional, puis national, puis Commissaire national Elites, Médéric gravit les échelons un à un. Là, il vient même d’obtenir son examen théorique pour devenir arbitre international, manque encore la partie pratique (qui l’habiliterait à arbitrer des compétitions sur toute la planète). « Moi qui n’étais pas terrible en anglais, j’ai pas mal progressé. J’ai repris des cours parce que sur les compets internationales, toutes les consignes sont passées dans cette langue. »
Aucune motivation financière là-dedans, tout est pour l’amour de l’art. « L’année dernière, j’ai calculé que j’avais posé 20 jours de congés pour pouvoir arbitrer aux quatre coins de la France », explique l’homme de 46 ans. Caen, Sarrians (Vaucluse), Roubaix, Compiègne, voilà le parcours de ce combattant rien que pour février-mars. Mais quand le parfum des compétitions monte et vous prend aux tripes, tout est oublié. « J’aime l’ambiance de ce sport, le côté grande famille parce qu’à l’inverse des courses sur route, une compétition de BMX réunit toutes les catégories d’un même club. »
Les 1er et 2 août, Auber 93 – qui compte tout de même 5 pilotes en Division Nationale – n’aura pas (encore) de participant·e·s aux Jeux. Mais ils seront tous et toutes réuni·e·s, devant la télé cette fois, pour pousser les 4 Français sélectionnés tout en guettant la silhouette d’un passionné : Médéric Leleu.
Christophe Lehousse
Photos: ©Tommy-Lee Berton
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L’adresse : 59 rue Marcel Cachin à Bobigny