« Quelques jours après ma naissance seulement, j’étais déjà licencié au CA Montreuil », nous explique Jean-Pierre Dahm. « À l’époque, il n’y avait pas d’informatique, on pouvait inscrire qui on voulait à l’âge qu’on voulait sans vérification ». « Je n’ai jamais quitté Montreuil », déclare-t-il avec une certaine nostalgie.

Portrait Jean-Pierre Dahm, juge de marche

Jean-Pierre Dahm a commencé sa carrière sportive en tant que marcheur, frôlant le niveau national durant sa jeunesse. Après ses années d’athlète, il s’est tourné vers l’entraînement, puis pas à pas il est devenu juge, d’abord régional en 1978 et international en 1997. Le rôle du juge de marche est de mettre en garde le marcheur qui doit garder au minimum un pied au sol. En cas d’infraction il est averti deux fois avant d’être disqualifié. « Je serai juge sur les épreuves de marche, c’est ma spécialité. Nous ne sommes que 23 dans le monde pour cette discipline », explique-t-il avec un mélange de modestie et de fierté.

L’expérience ne manque pas pour Jean-Pierre Dahm. En effet, cela fait plus de 25 ans qu’il officie dans presque toutes les compétitions internationales. L’une de ses plus marquantes reste Berlin sur le plan émotionnel. J’y suis allé deux fois en tant que juge en 2009 lors des championnats du monde et en 2018 à l’occasion des championnats d’Europe . Actuellement, à l’écriture de cet article, il est à Rome pour les championnats d’Europe, grande répétition avant ce grand événement estival.

La route vers les Jeux Olympiques de Paris 2024 est rendue possible grâce à ses nombreuses expériences. « C’est la fédération internationale qui m’a demandé si je pouvais juger, j’ai bien évidemment dit oui », raconte-t-il. « Ces Jeux Olympiques ont une saveur particulière parce que c’est à la maison, c’est un siècle après les derniers en France », confie-t-il.

Portrait Jean-Pierre Dahm, juge de marche

« Le parcours sera l’un des plus beaux. J’ai eu la chance de le voir, ce n’est pas le plus facile ni le plus performant mais les marcheurs auront la chance d’être au pied de la Tour Eiffel », décrit-il. En tant que juge, Jean-Pierre est conscient de la responsabilité qui lui incombe, mais il est aussi animé par une passion intacte. « Ce sont mes quatrièmes JO, je suis toujours aussi pressé d’y participer », avoue-t-il, « je m’attends à une grande fête ».

Le juge passionné ne montre aucun signe de vouloir ralentir. « J’espère faire d’autres JO, en tout cas la motivation est encore très présente », affirme-t-il, prêt à continuer à servir le sport qu’il aime tant. On lui souhaite que ses pas l’emmènent à Los Angeles.

Bastien Charret

Credit Photo : Bruno Levy