« Le rôle du commissaire sportif est d’être responsable de l’affichage du temps et des valeurs, points marqués, avertissements… » explique Vincent Alessandrini-Fantin. Un élément crucial qui demande une grande concentration pour suivre les décisions de l’arbitre : arrêter le chrono lors qu’il annonce ” Matte ” (arrêt momentané du combat), le lancer lorsqu’il prononce “Osae-komi ” (début d’immobilisation, ippon au bout de 20 secondes) ou bien inscrire les valeurs de points obtenus. Pas question de regarder ailleurs un instant !

Cette participation aux JO de Paris 2024, cela fait deux ans que Vincent Alessandrini-Fantin y travaille. « En France, nous sommes près de 300 commissaires sportifs de judo et il y a deux ans, la fédération a constitué un groupe « Elite » d’une vingtaine de personnes. » Après des entraînements, les membres de ce groupe ont acquis davantage d’expérience des grands rendez-vous internationaux en officiant lors des championnats d’Europe à Montpellier et lors du Grand Slam de Paris, l’un des plus grands tournois de judo au monde.

Pour lui aussi, la pression monte…

Vincent a enfilé son premier judogi à 6 ans au Judo Club Raincéen, dont il a été membre durant 20 ans et même président 3 années. Puis il a pris sa licence au Judo Club Pontault-Combault, à l’EGJ Gagny, avant de devenir membre du Judo club de Neuilly-sur-Marne. Sa rencontre avec l’arbitrage c’est faite lors de ses 12 ans. « Le comité départemental de judo a été le premier en France à créer une école d’arbitrage. Depuis, les autres comités ont suivi son exemple. » Peu à peu, il a progressé et a gravi les échelons jusqu’aux JO. Pour pouvoir y participer, Vincent Alessandrini-Fantin a posé des congés et va oublier un temps son activité de consultant informatique pour se concentrer sur les tatamis. « D’ordinaire, les grandes compétitions durent 2 jours, 4 au maximum. Les Jeux, c’est une autre dimension, 8 jours consécutifs, du 27 juillet au 3 août ! La compétition se déroulera à l’Arena du Champs de Mars. Ce sera moins grand que Bercy pour le Grand Slam de Paris, mais tout de même 6 000 places, il devrait y avoir de l’ambiance. Pour l’instant, à un peu plus de trois semaines de la compétition, j’arrive encore à me concentrer sur mon travail de consultant informatique. Mais, plus la date des Jeux va approcher, plus ça va monter ! » Alors, lorsque vous regarderez les combats des judokas de Seine-Saint-Denis Madeleine Malonga ou Aurélien Diesse, jetez un œil sur les personnes en costume derrière la table, l’un d’entre eux sera peut-être Vincent !

 

Georges Makowski