«Juliette, en résumé, c’est un pépite avec un mental de battante qui sait très bien où elle va, comment et pourquoi», estampille, sans aucune hésitation, Clémence Monnery, la directrice de l’équipe de France de plongeon.

Portée par son envie de saltos…

Une semaine après ce commentaire, à peine débarquée des Etats-Unis, la pépite en question fondait une médaille de bronze aux championnats d’Europe à l’épreuve synchronisée à 3 mètres avec Naïs Gillet : «Pour notre troisième compétition ensemble et sur notre dernier plongeon, je suis hyper contente de cette médaille un peu inattendue, commente Juliette Landi. Avant les Jeux olympiques, c’est toujours bien de faire une médaille…».

Depuis un an, avec l’océan atlantique entre elles, Juliette Landi et Naïs Gillet s’entraînent à se synchroniser à distance, se retrouvent en Europe pour de rares compétitions. L’alchimie opère : «Toutes les deux, nous avons des jambes très fortes nous permettant de sauter haut», commente la Montreuilloise encore en attente de découvrir la fosse de son club.

Compétitive à souhait !

Anciens gymnastes de haut niveau, ses parents français qui se sont mariés à Las Vegas, Laurent et Cécile Canqueteau-Landi, sont, depuis 2017, les entraîneurs de l’Américaine Simone Biles, la star mondiale de la gymnastique.

Résultat ? Au milieu des exploits de la championne, Juliette Landi a grandi : «Dès l’âge de un mois, je vivais entre salles et agrès ! Alors, naturellement, j’ai fait de la gym. Mais, au fil du temps, j’étais moyennement séduite sans trop oser le dire à mes parents. A 12 ans, j’ai essayé le tennis. Au bout de deux mois, je m’ennuyais. Après la période du COVID, j’ai vraiment eu envie de changer. Comme j’adorais réaliser des saltos, je cherchais un sport me le permettant. Le plongeon était idéal…».

La Franco-Américaine plonge seulement depuis trois ans et demi, progresse vite comme tout acrobate dotée comme d’un sixième sens pour se situer dans l’espace.

Finaliste aux championnats du monde junior en 2022 (12ème), sa première grande compétition internationale, Juliette Landi accroche de pied ferme le haut niveau. En juin 2023, elle arrive sur le circuit français et entre, alors, en équipe de France, plus accessible que l’équipe américaine : «Son côté américain est qu’elle est très compétitive, note sa maman. Son côté français ? Hum, elle adore les viennoiseries !»

Mère et fille avec Simone Biles pour du shopping à Paris ?

Sélectionnée pour les Jeux d’Atlanta en 1996 (8ème par équipe), sa maman Cécile (44 ans) sera à Paris pour emmener Simone Biles (27 ans), quadruple championne olympique, vers de nouveaux sommets : «Mais, j’espère avoir le temps de retrouver Juliette, à un moment donné, pour réussir à faire ensemble une photo devant des anneaux olympiques…».

    Récemment sélectionnée pour les Jeux, sa fille Juliette, accompagnée de ses peluches (de plus en plus nombreuse dans son sac !), rêve «de plonger devant maman puis d’aller faire du shopping ensemble et Simone au village olympique…».

Juliette Landi (à droite) et Naïs Gillet, toutes heureuses de leur médaille de bronze du 3m synchronisé aux derniers championnats d’Europe.

En attendant, Juliette Landi et Naïs Gillet (21 ans venant Saint-Maur des Fossés et aussi de la gymnastique !) sont attendues le 27 juillet au bord de la fosse du flamboyant centre aquatique de la Plaine Saint-Denis.

Pourquoi pas créer une surprise ?!
Face à huit équipes qualifiées aux Jeux, contre vingt-trois aux championnats du monde, les Bleues tenteront l’impossible sur une finale directe : «Terminer dans les cinq premières serait un très bon résultat, note Clémence Monnery. Mais, rien n’est impossible : en 2004, les Grecs remportent, en sortant le concours de leur vie aux 3 mètres synchronisé, un or inattendu au nez et à la barbe des favoris, Russes et Chinois. Oui, en sport, tout est possible…».

Raisonnablement, la plongeuse aimerait monter son record de points à 260 (contre 243 aux championnats d’Europe) : «Entrer dans les cinq risque d’être dur-dur…mais, il faut y croire et être persévérante comme je l’ai appris en côtoyant, régulièrement, Simone…».

Sophie Greuil