Au milieu des 800 m2 de tatami de la magnifique Maison des arts martiaux du Blanc-Mesnil, pas moins de 9 médailles olympiques, 29 médailles mondiales font face aux ceintures blanches, demi-jaunes, jaunes… des enfants de l’ESBM judo. Des champion·ne·s de la délégation japonaise de judo, accompagné·e·s de champion·ne·s tricolores, sont venu·e·s leur rendre visite et faire quelques randoris ensemble ! Shinji Hosokawa, champion olympique en 1984 et champion du monde, explique : « C’est une très bonne idée, à l’occasion des Jeux olympiques, de venir ici rencontrer les jeunes, transmettre notre amour du judo et de ses valeurs. »

Larbi Benboudaoud, champion du monde, médaillé d’argent aux JO, ippon par une ceinture blanche !

« Chaque séance de judo commence par le salut, en signe de respect et de courtoisie. Les enfants, mettez-vous en ligne en face de nous ! » Larbi Benboudaoud dirige ce cours très spécial. Pédagogue, il explique, est prévenant avec les enfants. Larbi aime ça et est à l’aise. Il faut dire qu’il a commencé sa carrière en tant que professeur, sur les conseils de son professeur de Dugny, monsieur Kammerer comme il ne manque jamais de le citer. Une façon de s’entraîner deux fois par semaine à l’INSEP et tenter de faire ses preuves. Larbi y est parvenu car il est devenu champion du monde, vice-champion olympique et directeur de l’équipe de France féminine. Et il garde cet amour de la transmission : « Que de tel·le·s champion·ne·s viennent chez les gamin·e·s du Blanc-Mesnil, pour transmettre avec humilité et avec le sourire, c’est un exemple vivant des valeurs du judo. » Entraide et prospérité mutuelle professait Jigoro Kano, créateur du judo.

Ensembles, champion·ne·s et débutant·e·s

Illustration dès le début de l’échauffement, mené par Céline Lebrun, vice-championne olympique et championne du monde. « On saute ! Allez, plus haut ! » Tout le monde s’active, en même temps et avec le mêmes mouvements, débutant·e·s de 5 ans ou 6e dan chevronné·e.

Shizoru Araï, championne olympique en titre, tout sourire !

Puis, une rencontre par équipe s’improvise entre les champion·ne·s japonais·e·s et français·e·s d’un côté et les jeunes pousses de l’autre. Tour à tour, chaque champion et championne invite un·e enfant, et avec de grands sourires, le guide. Et immanquablement, la ceinture blanche fait tomber la noire, avec le plus bel O-Soto-Gari ou Ippon-Seoi-Nage qu’il ou elle ait jamais exécuté !

 

Il faut voir le grand Kosei Inoue, champion olympique des moins de 100kg à Sydney, dont l’Uchi-Mata terrorisait ses adversaires, prendre soin de son tout petit adversaire du jour, ajuster sa ceinture, puis avec un grand sourire, plonger de tout son haut pour que le gamin vive la joie d’un ippon sur un champion ! « Au Japon, les enfants sont des trésors, que nous devons aider à grandir. Les rencontres comme celle-ci entre les champion·ne·s et les enfants sont très courantes, j’y participe très souvent. Lorsque j’étais petit et débutant, je me souviens très bien de la venue du Senseï Yamachita (champion olympique 4 fois champion du monde ndlr). C’est leur exemple qui m’a donné l’envie d’être un champion, sur le tapis et dans la joie de partager. »

 

 

Kosei Inoué, champion olympique, la joie de partager
Joli Seoi-Otoshi, apprécié par Pierre Robin, médaillé mondial.
Un petit tour de manège offert par Ayumi Tanimoto, double championne olympique !

Georges Makowski

Photos : Sylvain Hitau

Blanc-Mesnil et Japon, une belle entente

Karim Boumedjane, manager de l’ESBM judo raconte : « La délégation japonaise est venue visiter notre Maison des arts martiaux à l’issue du Grand Slam de Paris et voulait en faire son camp de base pour les Jeux. Cela n’a pu se faire, mais ils ont tenu à venir nous rendre cette visite. C’est pour nous une grande fierté de recevoir les Japonais, mais nous espérons tout de même que nos judokas Madeleine Malonga et Aurélien Diesse les battront lors des Jeux ! »