Ils étaient sur le 42,195km

«J’étais au bord des larmes…»

William Bonna (30 ans), habitant de Saint-Ouen, ambassadeur du 93 :

William Bonna - Marathon Pour Tous

«A l’entrée dans le sas, les larmes me sont montées aux yeux comme jamais dans ma vie. D’un coup, toute ma préparation m’est revenue en mémoire, mes longues sorties depuis janvier, les montées à Montmartre et aux Buttes-Chaumont. Oui, j’étais vraiment au bord des larmes. Pour le premier marathon de ma vie, je visais  de le boucler en 4 heures. Mais, pour ce parcours, difficile et historique, j’ai fini en 4h20. De la ligne de départ à la ligne d’arrivée, il y avait du monde partout, vraiment de bout en bout. Jamais, je n’avais imaginé, un jour, faire du sport dans de telles conditions : c’était magnifique ! Les dix derniers kilomètres étaient durs mais, cette ferveur a atténué la douleur. Si je n’avais pas eu un tel soutien, si je n’avais pas eu la musique sous les ponts, des rues aussi bien éclairées, j’aurais baissé les bras, j’aurais avancé bien plus lentement, j’aurais, sans doute, abandonné.»

 

«L’impression d’être au bout de ma vie…»

Fadila Khoufache (49 ans), famille d’accueil pour le Département :

Fadila - Marathon Pour Tous

«Avant ce marathon, j’en avais couru treize dont trois à Paris. Mon record personnel était de 3h30. Alors, en compétitrice, je suis un peu déçue d’avoir mis 4h40. Mais, durant ma préparation, je m’étais blessée. Heureusement, sur le parcours, je n’ai pas eu de douleurs. Mais, j’ai été gênée par la chaleur : du coup, je me suis arrêtée à tous les ravitaillements. Dès le 25ème kilomètres, j’avais les jambes gonflées, lourdes : j’étais dans le dur ! En plus, s’hydrater avec l’eau chaude, ce n’était pas top mais, boire glacé, non plus. Nous avons fait avec. Au 35ème kilomètre, comme les cuisses me piquaient, j’ai même pensé abandonner. Mais, une nouvelle fois, le côté compétitrice l’emporte. Et surtout, j’ai été fascinée d’être dépassée par des coureurs handicapés illustrant vraiment le dépassement de soi. Alors, je me suis dit, s’ils y vont, je vais y aller aussi. Ce marathon était grandiose, avec une saveur olympique qui en a fait un marathon pas comme les autres. Même si j’ai parfois eu l’impression d’être au bout de ma vie, il restera gravé à vie en moi.»

 

«La ferveur était magique même les policiers nous encourageaient…»

Elodie Leforestier (46 ans), habitante de Noisy-le-Sec, psychologue et vice-présidente de l’APSAD aux 700 licenciés dont 100 sur le marathon pour tous (50 sur le 10 km et 50 sur le 42,195km) :

Elodie Leforestier - Marathon Pour Tous
© Bruno Lévy

«Même si j’ai dû abandonner au 35ème kilomètre, j’ai vécu un marathon magique. Dès le 5ème kilomètre, je sentais ne plus avoir d’énergie, mes muscles ne répondaient plus, déjà en douleurs. Mais, l’ambiance de folie me portait. Au 25ème kilomètre, comme les genoux et articulations se sont mises aussi à me faire souffrir, je me suis mise à marcher : c’est affreux quand tout tétanise, quand juste plier les jambes est dur. Du coup, j’ai décidé d’arrêter et de prendre le RER C pour rentrer. Mais, comme j’ai loupé le dernier, j’ai encore continué pendant dix kilomètres en marchant. De bout en bout jusqu’à trois heures et demi du matin, l’heure où j’ai abandonné, le public, les volontaires ont été incroyables…même la police nous encourageait, nous motivait, tapait dans les mains. Quelle soirée magique, inoubliable !».

 

IL ETAIT SUR LE 10km

«Franchement, c’était un peu comme le Tour de France…»

Oumarou Doucouré (40 ans) – habitant de La Courneuve – Conseiller technique – Premier adjoint au maire de La Courneuve :

Oumarou Doucouré - Marathon Pour Tous
© Bruno Lévy

«Quel parcours fabuleux permettant de passer en revue tous les monuments de Paris ! Poussé par les sorties de sas et la ferveur, je suis, sans doute, parti un peu trop vite sur les cinq premiers kilomètres. Après, j’ai dû ralentir. Franchement, c’était un peu comme le Tour de France : être tellement encouragé donnait de la force, la force d’avancer et de passer outre ses premières douleurs, la force d’aller au bout. Dans un tel contexte de ferveur, de soutien et de monde, abandonner aurait été un signe de faiblesse. Pendant environ un kilomètre, entre le sixième et septième, j’ai été encouragé par un certain Florian puis, il a disparu. Nous nous sommes même arrêtés pour faire une photo avec la mascotte, la Phryge. J’espère le retrouver grâce aux réseaux sociaux. Franchement, ceux qui ont fait 42km, étaient vraiment courageux. Moi, ça me donne encore envie d’en refaire un second mais, en restant bien sur dix kilomètres…»

      Propos recueillis par Sophie Greuil

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