Deux grands terrains de sport multi-usages, un vaste dojo, un mur d’escalade, un bassin de balnéothérapie… Il n’y a pas si longtemps encore, il aurait fallu se pincer pour voir tout cela réuni en un même lieu à Bobigny. Depuis le 1er février, c’est une réalité, grâce au Pôle de référence inclusif sportif métropolitain (Prisme).

Cet immense gymnase de 15 000 m², initié par le Département et conçu selon les principes de l’accessibilité universelle, va changer du tout au tout les pratiques sportives de nombreuses personnes en situation de handicap. Celles des six basketteuses de l’équipe sport adapté de la JA Drancy par exemple. Toutes championnes de France qu’elles sont, ces joueuses ayant un handicap mental sont toujours à la recherche de créneaux fixes dans un gymnase. L’apparition du Prisme, dont elles pourraient devenir club résident, change considérablement la donne.

« Pour elles, pouvoir s’entraîner ici deux fois par semaine, ça voudrait dire beaucoup. A commencer par une reconnaissance », explique Fabien Paillard, le président du Comité 93 sport adapté.

Faisant la part belle au handicap, comme le soulignent les Agitos, le symbole des Jeux paralympiques qui trônent devant le Prisme, le bâtiment se veut toutefois ouvert à tous : particuliers, établissements médico-sociaux, clubs para-accueillants, scolaires, tous y sont les bienvenus.

« Conformément aux demandes du Département, on s’attache à accorder la priorité à la pratique handisport, confirme Caroline Duval, la toute nouvelle directrice du Prisme, issue de l’UCPA, une des deux structures délégataires de service public – avec le groupe SOS – pour gérer le Prisme.

Et de donner l’exemple des créneaux de la grande salle multi-usages : « Pour cette salle, 65 % des réservations doivent bénéficier à la pratique handisport, les 35 % restants étant en service libre sur du badminton, du basket ou du futsal », détaille celle qui était auparavant cheffe de projet handicap et santé pour l’UCPA.

Un ESAT pour gérer l’espace restauration

Au total, ce sont quelque 17 900 usagers par mois – valides ou handicapés – qui devraient utiliser les espaces du Prisme. Pour encadrer leur pratique, une douzaine de moniteurs sportifs, aux profils différents mais tous sensibilisés au handicap, sont prévus.

D’autres bonnes idées ont déjà été lancées pour faire vivre ce lieu en adéquation avec les valeurs d’inclusion qu’il prône : l’espace restauration, au rez-de-chaussée, sera géré par un ESAT employant des travailleurs handicapés, qui reste encore à déterminer, et la FSGT 93 y organisera l’été prochain son traditionnel Festival des Pratiques Partagées pour que publics « valides » et handicapés fassent plus que se côtoyer.

Seul point faible : la desserte pour l’instant peu évidente des lieux, en tout cas en transports en commun. « Nous attendons avec impatience le Grand Paris Express, mais pour les établissements médico-sociaux, qui possèdent souvent leur propre mini-bus, il y a en tout cas un parking conçu tout exprès qui les attend », ponctue encore Caroline Duval.

Disponible en ligne, la plateforme des réservations tourne déjà à plein régime. Pour ce mois d’ouverture, les créneaux d’une heure sont même à un euro, qu’il s’agisse de foot, de badminton, de basket, d’escalade ou d’aquagym. A Bobigny, c’est sûr, l’héritage des Jeux a déjà le visage du Prisme.

Découvrez en vidéo l’inauguration du PRISME

inauguration-prisme-avec-les-phryges

Christophe Lehousse

Photos: ©Franck Rondot

La plateforme de réservation : https://www.ucpa.com/groupesos/le-prisme/ouverture

Sur le même sujet

  • Actualité

Les Agitos, de l’Arc de Triomphe au PRISME de Bobigny

Les trois symboles des Jeux paralympiques ont donc quitté l'Arc de Triomphe et...

Tout savoir
PRISME
  • Actualité

Le PRISME, un complexe sportif hybride à Bobigny

C'est un équipement unique en Europe et l'héritage paralympique majeur des Jeux en Seine-Saint-Denis. Pôle de référence...

Voir la vidéo
Sans titre-2

La Seine-Saint-Denis fait un triomphe à la Flamme paralympique

Immense succès populaire pour le passage du relais dans notre Département : depuis Montfermeil, les relayeur·euse·s ont...

Voir la vidéo