« On vit encore une belle journée ! Joan-Benjamin Gaba vient d’éliminer le Japonais Hashimoto, et Sarah-Léonie Cysique aussi est en demie ! » C’est peu dire que Vincent Alessandrini-Fantin est enthousiaste ! Mais on le serait à moins : il va passer toute la semaine de compétition de judo aux bords des tatamis.

A 33 ans, ce 4e dan a été sélectionné par la Fédération française de judo parmi 300 commissaires sportifs et travaille depuis deux années pour être au top. « Le rôle du commissaire sportif est d’être responsable de l’affichage du temps et des valeurs, points marqués, avertissements… » Un élément important donc, d’autant plus qu’il est aussi un des responsables des pesées, essentielles dans ce sport de combat à catégories de poids. « La pesée officielle a lieu la veille de la compétition, mais le jour même nous effectuons des pesées sur tirage au sort pour les judokas du jour. Au moment de la compétition, les judokas ne doivent pas dépasser de 5% le poids limite. Ensuite nous relayons à la table. Nous devons être très attentifs aux décisions de l’arbitre et être appliqués. Nous arrêtons ou relançons le temps, inscrivons les points, les shidos (avertissements). »

Lorsqu’on lui demande s’il ne subit pas trop de pression, Vincent répond : « Non, seulement le premier jour où j’étais un peu stressé ; maintenant ça va. Nous sommes une bonne équipe et nous nous faisons autant confiance que nous nous entraidons. Et nous sommes toujours à deux. S’il l’un de nous commet un petit loupé, l’autre est là pour corriger et tout s’est bien passé. »

Au plus près de l’émotion

 Installé au premier rang, au bord du tatami, il ne loupe rien des combats, de leur intensité. « Par rapport au fait d’être en tribune ou devant la télé, ce qui change ce sont les sons qu’on entend beaucoup plus. Et la tension, l’émotion qu’on perçoit plus. » Le moment qui l’a le plus marqué ? « Bien sûr les médailles des Français, mais ce qui était le plus marquant, c’était la détresse d’Uta Abe, championne olympique, lorsqu’elle a perdu au premier tour. Son cri, c’était de la détresse pure… Poignant. »

Des moments d’émotion, le Nocéen en vivra encore durant ces Jeux. « D’ordinaire les compétitions durent 2, voire 3 jours. Aux Jeux, c’est 8 jours ! Il va falloir tenir, on nous recommande de gérer notre alimentation, notre temps de sommeil, pour rester attentifs. J’attends beaucoup de voir Teddy Riner, Clarisse Agbegnenou, mais ce dont j’ai le plus hâte, c’est d’assister à la compétition par équipe mixte. Si la France pouvait conserver son titre de Tokyo, ce serait magique ! »