“Récit(s) des jeux” est une exposition qui répond au souhait de garder la trace des Jeux de Paris 2024 sur le territoire de la Seine-Saint-Denis. Elle croise les regards d’auteur·ice·s et de photographes afin de raconter les Jeux avec/depuis le point de vue des habitant·e·s. Elle sera visible au Parc des Jeux durant l’été.

Cette initiative s’inscrit dans un double contexte :
– celui d’un engagement fort du Département pour faire vivre une Olympiade culturelle en Seine-Saint-Denis qui conjugue ambition artistique et dimension festive, ouverture sur le monde et récits du territoire, en s’appuyant sur la richesse et la diversité des acteur·ice·s qui y sont engagé·e·s,
– celui d’un engagement ancien, et sans cesse renouvelé, d’un soutien au dialogue entre la création artistique, le territoire et ses habitant·e·s, qui affirme la place centrale accordée à l’art et la culture dans le développement de la Seine-Saint-Denis.

Ainsi quatre binômes et un trinôme ont été sélectionnés, avec une attention particulière portée aux jeunes diplômé·e·s du master de création littéraire et du master photographie de l’Université Paris 8. Cette exposition est l’occasion, durant les Jeux, d’avoir un premier regard sur les travaux engagés et les traces déjà perceptibles en Seine-Saint-Denis de l’énorme événement que nous sommes en train de vivre sur le territoire. Les travaux se poursuivront jusqu’en 2025.

Découvrez les artistes :

Alter Égales

Les sœurs Chevalme forment un duo d’artistes visuelles à la pratique pluridisciplinaire centrée autour du dessin et de la photographie, Emilie Notéris est travailleuse du texte avec des travaux inscrits dans une perspective critique, féministe et militante. Chacune à leur manière et dans leurs disciplines, elles s’emparent de la question des dominations et des rapports de pouvoir, de la manière de les renverser par la déconstruction, l’émancipation et la démystification.

Fabrique d’images et de textes collectifs, Alter égales croise l’histoire du sport féminin et des Jeux Olympiques et Paralympiques avec les récits contemporains de femmes pratiquant des sports à connotation masculine depuis les quartiers populaires de Plaine Commune. Grâce à la participation de l’Université Paris 8, de Red Star football club, du Lycée Le Corbusier ainsi que de la commission féministe, il en résulte un travail photo-textuel participant à co-écrire un nouveau chapitre du sport féminin.

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Olympiades populaires 2024

Daniel Mebarek est photographe et Chloé Vivarès, autrice. La notion d’Olympiades populaires fait référence à un évènement planifié à Barcelone en 1936, pour protester contre la tenue des Jeux Olympiques de Berlin, sous le contrôle du parti nazi. À la suite du soulèvement militaire du général Franco, ces « jeux antifascistes » furent annulés. Partant de cette idée de créer un nouvel imaginaire des Jeux olympiques et paralympiques, Daniel Mebarek et Chloé Vivérès ont réalisé un travail photo-textuel en collaboration avec les ouvriers du chantier du PRISME, le Pôle de référence inclusif et sportif métropolitain, un équipement unique en matière d’accessibilité universelle. Leur travail met en scène des ouvriers performant des gestes liés aux différents sport olympiques, accompagnées de textes fictifs présentant les métiers de chantier comme des sports olympiques.

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Nos médailles d’eau

Savina Topurska est photographe et Lyne Hervey-Passée, autrice. L’histoire des sœurs Mardini, nageuses d’origine syrienne contraintes à l’exil, constitue le point de départ de leur réflexion. Le titre de leur projet renvoie à une scène du film Les Nageuses, dans lequel les médailles de Yusra Mardini sont englouties par l’eau durant une traversée. Le centre aquatique La Baleine de Saint-Denis a servi de cadre aux prises de vues, à l’occasion d’un parcours artistique mené avec des collégien·ne·s de sixième du collège Pierre de Geyter. Le binôme d’artistes a souhaité rendre hommage à la natation dans un contexte où le Centre aquatique olympique accueillera les épreuves de waterpolo, plongeon et natation artistique. Avec la livraison de trois nouveaux équipements pour les Jeux olympiques et paralympiques dont la nouvelle piscine de Marville, la surface de bassins du territoire sera prochainement doublée, au bénéfice des habitant·e·s.

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Tendre

Louis Moulin est journaliste et Arthur Crestani photographe. Habitants et attachés à la Seine-Saint-Denis, les deux auteurs ont souhaité mettre en regard le sport de haut niveau et celui du quotidien. Un moyen de raconter le territoire à travers la diversité des pratiques et des pratiquant.e.s, une grille de lecture qui envisage le sport comme vecteur d’émancipation et d’accomplissement collectif autant que porte d’entrée vers des histoires complexes et sensibles. C’est l’histoire du sport dans la cité, du sport comme mode d’agir et d’être, du sport comme miroir social qui a motivé leur projet. Un regard Tendre sur ce qui fait Tendre les corps et les êtres. 
de Jeux en je

Battle

Après une première collaboration en 2017, Anne-Solange Muis, autrice, et Manolo Mylonas, photographe, travaillent ensemble pour révéler les usages insolites des équipements sportifs d’hier à aujourd’hui, et montrent que le sport est présent partout dans notre quotidien. Ici, dans cette série, la préparation des pompiers de Drancy avant de porter secours aux habitants ; l’échauffement des salarié.e.s de la logistique qui entraînent leur corps aux charges lourdes ou encore les exercices matinaux des ouvriers des chantiers des Jeux Olympiques de Paris. Des athlètes du quotidien sans lesquels une société ne pourrait fonctionner.

resonnance sportive

Crédits photo : © Manolo Mylonas