Emmenée par la légende Teddy Riner, presque plus «grand frère» que capitaine, l’équipe de France mixte a, malgré tout, décroché, face à des Japonais survolté⸱e⸱s, la dixième médaille visée sur ce rendez-vous dont deux en or.    Au cœur de sa médaille d’or des Jeux de Paris, des fragments de la Tour Eiffel la rendent unique ! Au cœur de cet or par équipes, le 93 a sa petite part. Aurélien Diesse et Madeleine Malonga, qui ont tout deux grandi en Seine-Saint-Denis et évoluent à l’Etoile du Blanc-Mesnil, étaient remplaçant⸱e⸱s. Ils n’ont pas combattu mais sont médaillé⸱e⸱s d’or également. Romane Dicko, au sourire retrouvé après son bronze en larmes de la veille (+78 kg), a porté haut les couleurs du département et donne «déjà rendez-vous dans quatre ans à Los Angeles 2028…». Rappelons que Romane Dicko avait intégré en 2020 le dispositif Génération Jeux, mis en place par la Seine-Saint-Denis pour aider les athlètes du territoire. Aurélien Diesse est lui toujours membre de Génération Jeux.

Equipe de France de Judo medaillee d?or

«MAGIQUE…»

«Mais cette équipe de France est magique», résume le manager général de l’Etoile Sportive du Blanc-Mesnil, Karim Boumedjane (50 ans). «Très chanceuse d’être emmenée par un capitaine comme Teddy Riner, une légende, aujourd’hui, ayant, sans doute, dépassé Yasuhiro Yasmahita, longtemps la valeur et la référence absolues, chez nous, cette équipe de France a de l’audace, du génie et répond toujours présente».   Sur le Champ-de-Mars, mise en orbite par un public en feu, l’équipe de France a décroché, sur une finale jalonnée de «golden score» jusqu’à un septième face-à-à-face tiré au sort tombant sur les épaules du Capitaine Riner, sa dixième médaille sur le Champ-de-Mars.   Même si elle fut blessée le temps court de deux saisons au Blanc-Mesnil, la désormais parisienne Romane Dicko (24 ans) a laissé un très bon souvenir au Blanc-Mesnil comme le confirme Karim Boumedjane : «Romane, c’est un physique XXL, intelligente qui sait toujours bien prendre le dessus. Depuis junior, elle a un potentiel tellement élevé, tellement plein d’avenir…».
Equipe de France de Judo medaillee d?or

L’ETOILE SPORTIVE DE BLANC-MES…MILLE ?!

Au passage, le manager blanc-mesnilois n’oublie de saluer deux autres poids lourds de son éternelle Etoile : «Madeleine (NDLR : Malonga, au club depuis septembre 2016, en pleurs après une finale à couper le souffle) est vraiment une crème, pétrie de valeurs, souriante, rayonnante, une vraie compétitrice, égale à elle-même en cas de défaite ou de victoire. Quand à Aurélien (Diesse), il est l’incarnation de la résilience tant sa carrière a été freinée par tant de blessures. Mais, je ne sais jamais trop comment, il trouve toujours le moyen de revenir…».   Piliers du Blanc-Mesnil, ces réservistes du jour, réservistes de luxe, incarnent une réserve en or de ses Bleus invincibles, forces d’exemples.   D’ores et déjà, à la rentrée, inspirée par ces ceintures noires aux prises en or, une vague de ceintures blanches est attendue dans les clubs comme le pressent Karim Boumedjane : «Les résultats du judo lors de ces Jeux olympiques sont vraiment exceptionnels. Gagner dix médailles est vraiment considérable. A la rentrée, elles pourraient amener notre club à passer de 800 à 1000 licenciés, et, la Fédération Française de 500 à 600 000…»
Equipe de France de Judo medaillee d?or

“Les Japonais en pleurs”

Immergée au cœur de cette bouillante finale olympique (la seconde de l’histoire) à rentrer ses valeurs, points et difficultés une à une en tant que statisticienne bénévole, la Noiséenne Cathy Mouette (59 ans) a vécu «une finale irrespirable tant je n’avais pas le droit de montrer ce que je ressentais, pas le droit qui me démangeait hautement d’encourager ! Il me fallait rester zen. Mais, quelle belle victoire pour le judo, pour nous incarnant le judo français et pour la France !».    A la fin de cette finale qui restera gravée dans les tatamis, Cathy Mouette a laissé, «devant les Japonais en pleurs», exploser sa joie : «Ah, nous avons été mal barrés pendant un moment, dans un scénario juste impensable, où Romane (Dicko) n’aurait pas dû perdre. Cr scénario inimaginable s’est retourné, pour nous, grâce à Gabba. Franchement, notre équipe de France a été hé-ro-ïque…».

Sophie Greuil

© Eugene Hoshiko/AP/SIPA et Gabriela Sabau/IJF