Dans le monde du sport français, «Gwlad» est juste immédiatement connue par ce court surnom, de tous·te·s, seniors et juniors de tout sport, athlètes, encadrant·e·s, dirigeant·e·s, aimée et respectée par tous·te·s. Même si elle vient d’un sport plutôt méconnu, le taekwondo, art martial venu de Corée, Gwladys Epangue (41 ans, dans quelques jours !) attire respect, compliments, demandes de conseils et sourires : «Qui n’aime pas Gwlad, son éternelle joie de vivre…?!!», entend-t-on partout.
Toujours de bonne humeur aux profonds éclats de rire requinquant le moral de tout·e dépressif·ve, bout-en-train dès que l’occasion se présente, portée haut par une voix qui porte et qui compte, «Gwlad» a légitimement été choisie pour commenter son sport, «confidentiel et compliqué à comprendre», sur France Télévisions.

«HYPER CHAUVINE», ASSUMÉE !

Avant de se lancer dans ses seconds Jeux en tant que consultante, Gwladys Epangue complète ses fiches, visionne à nouveau une poignée de combat pour bien maîtriser un taekwondo «devenu bien plus explosif, spectaculaire, télévisuel et physique qu’à mon époque».

Aujourd’hui, elle entraîne des combattant·e·s d’avenir au club «Génération Taekwondo Académie 93» et avoue «aimer vraiment commenter parce que j’aime mon sport, j’ai envie de le faire connaître et de le faire aimer. J’aime aussi faire vivre des émotions». Après avoir donné des coups de pied et de poings depuis son premier titre de championne de France cadette en 1999 (le premier sur dix-sept au total !), être consultante au micro et en plateau lui va comme un gant !

Gwladys Epangue et l’actrice Sabrina Ouazani  partagent le feu olympique lors d’un segment du Relais de la Flamme allant de Romainville à La Courneuve

En direct, la Courneuvienne livre son «expertise technique» en s’appliquant «à relater le plus simplement ce qu’il se passe et aussi ce qu’il ne se passe pas. Même quand il semble ne rien se passer en taekwondo, il se passe quelque chose : à moi, de le décrypter aux télespectateurs. J’essaye de faire des commentaires éclairés, pas trop ennuyeux. Mais, mon rôle n’est pas de prendre du recul ou de rester neutre comme un journaliste. Moi je suis consultante, je dois être hyper chauvine, je dois avoir un parti pris». 

Avant même de commenter le taekwondo, la consultante est aussi impatiente, même si son second prénom est Patience, de commenter le para-taekwondo.

«MÊME DANS MES REVES LES PLUS FOUS, JE N’AVAIS JAMAIS IMAGINE ÇA…»

Au cœur de ces Jeux dont elle a suivi l’ouverture sur un bateau aux Invalides, la double championne du monde (2009 et 2011), qui a participé à trois Jeux olympiques, est aujourd’hui une professeure de sports dans le Val-d’Oise très passionnée et vit vraiment un rêve éveillé : «Ah oui, le Stade de France, je l’ai vu sortir de terre, à deux pas de chez moi. Déjà, pour la coupe du monde 1998, j’étais très fière. Mais là…mais là..? Là,  je n’aurais jamais, mais jamais, imaginé que le 93 accueillerait les Jeux en jour : ja-mais ! Ah oui, ces Jeux, je les ai vus, aussi, sortir de terre. Mais alors là, même dans mes rêves les plus fous, je n’avais jamais imaginé ça…».
Alors, la Courneuvienne de toujours, même si elle a été un temps une âme de Montreuil, retient un début d’émotion et poursuit : «Vous réalisez…mais, vous réalisez, que la Seine-Saint-Denis accueille le village olympique avec les meilleurs athlètes du monde entier comme Simone Biles, Rafael Nadal, Teddy Riner, Lebron James…? Vous réalisez qu’ils sont chez nous, dans le 93 ?! Non, mais, vous réalisez qu’ils sont tous dans le 93 ??! Moi, j’en suis trop fière. En ce moment, la Seine-Saint-Denis reçoit et honore, aussi, des légendes comme Tommie Smith, le mec qui a levé son poing, le mec qui impose le respect : vous réalisez le truc, quand même..!?? Franchement, moi je me demande, si je m’en remettrai un jour ?!!».

Durant ses heures de consultante, une compétition aura, sans doute, une saveur particulière : celle d’Althéa Laurin (médaillée olympique de bronze en 2020), combattante originaire de Saint-Denis, qui a pour modèle «depuis toujours, Gwladys Epangue…».

Les équipements sportifs de Seine-Saint-Denis permettent aux habitant·e·s et en particulier aux jeunes de pratiquer de nombreux sports de combat, ici au gymnase Maurice-Baquet à Pantin.

Quatre championnes du 93, en choeur dans la lucarne

Aux côtés de Gwladys Epangue, quatre autres anciennes championnes, originaires de la Seine-Saint-Denis (pour trois d’entre elles y habitant toujours !), ont commenté ou commentent les Jeux à la télévision : l’escrime pour Eurosport avec Maureen Nisima (sur la photo), double médaillée olympique de bronze par équipes en 2004 ; le judo pour Eurosport avec Frédérique Jossinet (médaillée olympique d’argent en 2004) et pour L’Equipe : Gevrise Emane (médaillée olympique de bronze en 2012) ; enfin l’athlétisme pour France Télévisions avec la Noiséenne Maryse Ewanje-Epée (finaliste olympique au saut en hauteur en 1988).

Originaire de Bondy, aujourd’hui, Rosnéenne, Maureen Nisima (43 ans) vient juste de terminer une semaine folle en comuvrant l’escrime : «Ces Jeux ont été palpitants ! Sincèrement, je ne pensais pas vivre autant d’émotions. Ils ont été enrichissants parce que j’ai appris des tonnes de choses se passant derrière la caméra pour transmettre le meilleur aux téléspectateurs. Ils ont été stimulants parce que j’ai dû me challenger pour pouvoir partager ma passion tout en faisant des analyses et commentaires perspicaces pour un public d’experts et un public d’amateurs,tout en m’adaptant aux changements de situations rapides propres à l’escrime. Enfin, ces Jeux ont été gratifiants car ils m’ont permis de réaliser l’impact de mes commentaires auprès d’amateurs, justement, et auprès d’experts les ayant également aimés».

Sophie Greuil

Crédit-photo : Bruno Lévy, Nicolas Moulard et Sylvain Hitau

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