Jeux Paralympiques : les 13 de Seine-Saint-Denis

Les cinq anneaux levés dans le ciel du Stade de France ont cédé  la place à trois Agitos accrochés en haut de l’Arc de Triomphe.  Les Jeux des «Paras» (Paralympiques) s’annoncent avec le bonheur promis de retrouver ferveurs, bains de foule, de joies et de paix, médailles, partages à tout heure du jour et de la nuit.

Pour la première fois, Paris les accueille. Pour la première fois, l’équipe de France sera représentée dans tous les sports, dans vingt-deux au programme du mercredi 28 août au dimanche 08 septembre. Emmenée par les porte-drapeaux, le triathlète Alexis Hanquinquant et la sprinteuse Nantenin Keita, un temps ancrée en Seine-Saint-Denis, la délégation française abritera 237 athlètes dont 81 femmes.

Dans les sports adaptés, notre sprinteur, un brin chouchou, Charles-Antoine Kouakou (26 ans), champion paralympique en titre sur 400 m, jardinier à l’ESAT du Bourget.

Sur 237 athlètes sélectionnés pour ces XXVllèmes Jeux de la encore récente histoire paralympique, treize athlètes seront issus de la Seine-Saint-Denis dont quatre joueurs issus de Bondy Cécifoot Club dont la devise est «Ensemble, on voit toujours plus loin» !

SECONDE MI-TEMPS DES JEUX,ATTENDUE…

Relancée par la réussite incontestable des «Olys» à Paris, la billetterie s’est affolée avec un séduisant premier prix accessible à 15 euros : «Il faut vraiment que les gens profitent de cette occasion unique pour venir voir les exploits de nos athlètes», lance Frédéric Drieu, cadre de la Fédération Française du Sport Adapté, en charge de guider Charles-Antoine Kouakou.

Sur les mêmes sites où les camarades valides ont mis le feu en fondant 64 médailles dont 16 en or (un record !), les «Paras» visent vingt médailles d’or : «J’espère que nous serons capables, aussi, de gagner cette seconde mi-temps des Jeux», espère le joueur de cécifoot, le Bondynois Hakim Arezki (41 ans), ancien accordeur de piano.

A Tokyo en 2021, les Français avait gagné 54 médailles dont 11 en or. A Rio en 2016, 28 médailles dont 9 en or. A Paris, un objectif «de 20 médailles d’or» est clairement affiché.

ENTRE «LE GUEPARD BLANC» ET LE CHEVAL «SWING ROYAL»…

Dans les couloirs du Stade de France, Charles-Antoine Kouakou sur 400 mètres sera accompagné d’un autre sprinteur, surnommé «Le Guépard Blanc». Vice-champion olympique sur 100 mètres à Tokyo, disqualifié sur 400 mètres, le sprinteur de Saint-Denis Emotion, Timothée Adolphe (34 ans) court après un or plus que jamais à sa portée.

Formée sur les obstacles de La Courneuve dès l’âge de six ans, la cavalière Chiara Zenati  (21 ans) est originaire de Drancy. Désormais installée au prestigieux Cadre Noir de Saumur pour monter les barres de son évolution, la double vice-championne d’Europe en titre, hémiplégique côté droit, vise un podium avec «Swing Royal», un hongre de 18 ans, propriété de l’Institut Français du Cheval et de l’Equitation (IFCE).

LE CECIFOOT, C’EST SI FOOT !

En cécifoot, l’équipe de France, huitième aux Jeux de Tokyo en 2021, championne d’Europe en 2022, affrontera, toujours à 20h30 dans sa poule A, la Chine pour son premier match (1^er septembre), le Brésil en second (02 septembre) puis, la Turquie (03 septembre).

Sur dix joueurs sélectionnés pour quatre de champ, quatre évoluent à Bondy : le défenseur Hakim Arezki ; l’attaquant Martin Baron (37 ans), ingénieur en informatique ; Tidiane Diakité (41 ans), originaire de Mauritanie ayant perdu la vue à l’âge de trois ans ans ; l’avocat Gaël Rivière (34 ans) en équipe de France depuis 2007.

Aux «Paras» de 2012, la France avait échoué en finale entre le Brésil (2 à 0).

A Paris, huit nations seront présentes : Argentine, Brésil (quintuple champion paralympique), Chine, Colombie, France, Japon, Maroc et Turquie. Les demi-finales auront lieu le jeudi 05 septembre. La finale, le 07.

 DJELIKA, COMME ALTHEA ?!

Aux côtés de l’haltérophile spécialiste du para-développé couché de La Courneuve, né à Montfermeil, Rafik Arabat (33 ans), médaillé européen de bronze

en 2022 (-97kg), deux combattants de taekwondo représenteront notre département.
Avec le Pantinois Bopha Kong (43 ans), Djelika Diallo (19 ans) sera particulièrement à suivre tant son gabarit, sa jeunesse, son parcours passant par Epinay-sur-Seine où elle habite, rappelle, à l’évidence, celui d’Althéa Laurin (22 ans), fraîche championne olympique depuis samedi.

 

 

Native de Stains, ce diamant du taekwondo soutenue par le dispositif départemental Génération Jeux, s’entraîne entre l’INSEP et son club de Dugny en visant la médaille d’or (-65kg). Vice-championne d’Europe en 2023 et 2024, Djelika Diallo pourrait voir à Paris, cinq ans après avoir débuté, son or arriver sous la verrière du Grand Palais : «En fait, j’ai découvert les Jeux paralympiques au moment de Tokyo. Depuis, je n’ai eu de cesse de vouloir y participer…et, maintenant, d’y gagner une médaille. On m’a dit que ce serait un gros truc, ces Jeux…je verrai bien ?!».

Le patron de la défense bleue du rugby-fauteuil, c’est lui ! Cédric Nankin (40 ans) a été sacré meilleur défenseur au monde. Lui qui est né et travaille à Saint-Denis (SNCF) a déjà deux titres européens, a participé deux fois aux Jeux et compte bien rapporter une médaille de plus.

A 21 ans, le Pantinois Mamady Traoré (né à Livry-Gargan) est l’un des espoirs tricolores du basket-fauteuil. Il a déjà participé à un championnat du monde et à deux Championnats d’Europe en équipe de France U23 et compte bien réussir son passage chez les “Grands”!

La para-judoka Sandrine Martinet vivra à Paris ses 6^e Jeux, en lice dans la catégorie des -48kg. A 41 ans, la native de Montreuil, médaille d’or à Rio à Rio, 4 ans après s’être fracturé la malléole en pleine demi-finale paralympique à Londres, sera une nouvelle fois l’une des favorites.

Sophie Greuil