Même si elle a quitté Livry-Gargan il y a treize ans maintenant, même si la triathlète défend aujourd’hui les couleurs d’un club monégasque, même si elle s’entraîne à Londres, la native de Livry-Gargan (27 ans) n’a pas oublié ses premières foulées : «Mon père y était entraîneur au club d’athlétisme, je n’habitais pas très loin du stade où j’aimais venir dès que je pouvais. J’avais vraiment plaisir à être sur cette piste…».
Entre rêves de bons chronos et récupérations de tours bouclés en demi-fond ou en cross-country, la Livryenne aimait se «prélasser sur le tapis de perche» du stade Alfred-Marcel Vincent.

Dans la foulée de sa médaille olympique de bronze en relais à Tokyo en 2021, le conseil municipal de Livry-Gargan avait voté la dénomination de la piste d’athlétisme à son nom : «Même si je n’ai pas pu être disponible le jour de la pose de cette plaque, j’y suis allée, quelques temps après, avec mes grands-parents paternels. J’étais fière mais, eux, vraiment très fiers…».

Courir à domicile

Même si le parcours du triathlon olympique sera parisien avec le pont Alexandre lll et la Tour Eiffel comme témoins, et ne passera pas par la Seine Saint-Denis, Cassandre Beaugrand y sera comme une régionale de l’étape : «Ah, même si aujourd’hui, je vagabonde beaucoup à travers le monde, je reste du 93. Dans ma première adresse email, ce nombre y figurait. Bien sûr, mon passeport donne mon lieu de naissance. Alors, parfois, je me fais un peu chambrer…», s’en amuse-t-elle.

Comme le triathlon tricolore, en quête d’une première médaille olympique individuelle (hommes ou femmes), la vice-championne du monde en courte distance de 2023 l’est aussi : «Ces derniers temps, j’ai gagné en régularité donc, je vais mettre la barre un peu plus haut. J’espère que cela me servira pour être prête le jour J et y faire la différence…».

Objectif médaille

Dans cette équipe de France que le DTN Benjamin Maze estampille en relais mixte «ultra favorite à l’issue d’un travail de longue haleine», Cassandre Beaugrand est son atout majeur : «Chez les filles, la concurrence est très élevée. Ainsi, nous nous tirons la bourre, nous nous tirerons vers le haut pour Paris en espérant ne pas se tirer dans les pattes. Par nos adversaires, nous sommes, aussi, plus redoutées qu’avant. Alors, ça sera, peut-être, à nous d’attaquer ?».

A Paris, Cassandre Beaugrand participera à ses troisièmes Jeux (abandon en 2021 dans l’épreuve de vélo, et, 30ème en 2016 en étant la plus jeune concurrente de l’épreuve) : «Dans un même élan, j’appréhende de décevoir les gens derrière nous et je suis impatiente de vivre ces moments magiques devant notre public. J’espère arriver à transformer le stress du moment en énergie positive… »

Dans un coin de sa tête, tournera aussi la piste de Livry-Gargan «et peut-être, pourquoi pas, revenir à l’athlé après le tri..?».

Sophie Greuil

photos : Puurflim – Théo Gomez

(*) Le relais mixte comprend 2 hommes et 2 femmes, sélectionnés au plus tard 2 heures avant la course.

Un palmarès qui grandit

En individuel : championne du monde de triathlon sprint 2023, 2e du championnat du monde 2023

En relais mixte : médaille de bronze aux JO de Tokyo, 4 fois championne du monde

Les dates de ses épreuves lors des JO de Paris 2024:

Epreuve individuelle le 31 juillet à 8h00, relais mixte le 5 août