22 disciplines, 549 épreuves, soit 200 de plus que pour les Jeux olympiques. Il y a ce que les chiffres racontent et ce qu’ils ne racontent pas à propos des Jeux paralympiques. Par exemple, saviez-vous qu’il existe seulement 3 disciplines où le handicap psychique et mental (ce que le milieu appelle le sport adapté) est représenté ? A savoir le para athlétisme, la para natation et le para tennis de table. Autre info : les sourds et malentendants ne sont malheureusement pas conviés à la fête. Depuis 1924, ils organisent les Deaflympics (deaf signifie sourd) qui ne rentrent pas dans le giron du Comité international paralympique (IPC). Pour en savoir un peu plus sur chacun des sports organisés pendant ces Jeux, voici un petit pense-bête.

– Le basket fauteuil : la mère des disciplines

Historiquement, c’est le premier des sports paralympiques : il se jouait déjà à Stoke Mandeville en Angleterre en 1948, quand le neurologue Ludwig Guttmann a eu l’idée de lancer les premiers « Jeux paralympiques » pour des soldats invalides de guerre. Comme chez les valides, il se joue à cinq contre cinq. Les handicaps moteurs peuvent être de différentes natures et correspondent à une cotation. Plus un handicap est lourd, plus la cotation est haute. La cotation d’ensemble d’une équipe ne peut pas excéder 14.

Site : Bercy

A suivre pour la Seine-Saint-Denis : Mamady Traoré (né à Livry-Gargan et habitant de Pantin) fait partie de l’équipe de France

– La boccia : spécial para

C’est une sorte de pétanque ou de curling. Sport développé pour les personnes en situation de handicap moteur lourd, il se joue en individuel, à 2 contre 2 ou 3 contre 3. Le but du jeu consiste à envoyer la balle le plus près possible du « petit », aussi appelé « Jack ». Chaque joueur dispose de 6 balles au début de chaque manche (4 manches en individuel ou en duel, 6 manches pour les triplettes).

Site : Arena Paris Sud (15e arrondissement)

– Le cécifoot : écouter pour jouer

Du foot pour non-voyants. Comme le « five », il se joue à 5 contre 5, tous non-voyants sauf les gardiens qui eux sont voyants. Le silence autour du terrain est de règle car il faut que les joueurs puissent entendre à la fois le ballon – qui contient des grelots – et les indications des joueurs adverses qui ont pour obligation de se signaler par des appels comme « voy ! » (j’y vais en espagnol). Un match dure 30 minutes, à raison de 15 minutes par mi-temps.

Site : Tour Eiffel

A suivre pour la Seine-Saint-Denis : Hakim Arezki, Gaël Rivière, Tidiane Diakité et Martin Baron (Bondy Cécifoot Club) font partie de l’équipe de France

– L’escrime-fauteuil : en garde !

Comme aux Jeux olympiques, les 3 armes sont représentées : épée, fleuret et sabre. Les fauteuils sont fixes. L’escrimeur ayant la portée de bras la plus courte décide si son adversaire sera à sa distance ou à celle de son adversaire. Pas mal de compétiteurs sont passés par le tournoi international handi-escrime de Villemomble, qui a fêté en 2023 sa 16e édition.

Site : Grand Palais

– Le goalball : aujourd’hui, on plonge !

Un sport collectif qui s’adresse aux non et mal-voyants. Opposant une équipe de 3 joueurs à une autre, il consiste à lancer une balle munie de grelots qui doit se loger dans des buts gardés par les 3 joueurs adverses. Pour éviter un but, il faut plonger devant les cages pour couvrir un maximum de surface. La largeur du terrain – 9 m – rend la défense particulièrement difficile. L’équipe défenseuse se mue ensuite en équipe attaquante.

Site : Arena Paris Sud (15e arrondissement)

– Le para-athlétisme : multi-catégories

La première épreuve de para athlétisme de l’histoire, c’était du javelot en 1952, imaginé pour les soldats atteints à la moelle épinière, à Stoke Mandeville. Depuis, les épreuves et les catégories de handicap se sont démultipliées. Les catégories de handicap y sont les plus nombreuses : déficients visuels, intellectuels (sport adapté), moteur, tout le monde peut concourir. Les déficients visuels courent liés à un guide qui n’a toutefois pas le droit de les tirer. Les courses en fauteuil vont elles du 100m au 5000m, sans oublier bien sûr, le para-marathon !

Site : Stade de France et départ de La Courneuve pour le para-marathon

A suivre pour la Seine-Saint-Denis : Timothée Adolphe (Saint-Denis Emotion), Charles-Antoine Kouakou (en ESAT à Drancy)

– Le para-aviron et le para canoë-kayak : influence tahitienne

En para-aviron, toutes les épreuves se pratiquent sur une distance de 2000m. Cinq épreuves existent, en individuel, à deux ou quatre rameurs au sein de trois catégories de handicap. Concernant le para-canoë, seul le canoë sprint est représenté. 200m d’effort intense, pour une confrontation directe et en monoplace dans deux types d’embarcations : kayak ou Va’a. Cette embarcation originaire de Tahiti a fait son apparition récemment aux Jeux de Tokyo et permet notamment aux athlètes de n’avoir à ramer que d’un seul côté.

Site : Vaires-sur-Marne

– Le para-badminton : le petit nouveau

Ce nouveau venu n’est là que depuis les Jeux de Tokyo. Néanmoins, il est très populaire, pratiqué par une soixantaine de pays dans le monde. Comme chez les valides, un match se joue en 2 sets de 21 points. Il existe 4 catégories pour les joueurs pratiquant debout et 2 en fauteuil.

Site : Arena Porte de La Chapelle

– Le para-cyclisme sur route : solo, tandem, handbikes ou tricycles

Il se compose de trois épreuves : le contre-la-montre, le relais par équipe et la course en ligne qui se disputeront sur un circuit partant et arrivant à Clichy-sous-Bois. Ces épreuves sont ouvertes à de nombreux handicaps différents : déficients visuels- l’épreuve se fait alors en tandem- amputés des jambes en handbike, troubles moteurs ou hémiplégie avec des tricycles. L’ancien coureur cycliste d’Auber 93 Kévin Le Cunff a de bonnes chances sur l’épreuve en ligne.

Site : circuit de 14 kilomètres avec départ et arrivée à Clichy-sous-Bois

A suivre pour la Seine-Saint-Denis : Kevin Le Cunff (ex Auber 93)

– Le para-cyclisme sur piste : standard ou tandem

Il comporte 3 épreuves : le contre-la-montre, la poursuite individuelle et le sprint par équipes. Deux types de vélo peuvent être utilisés en fonction du handicap : le vélo standard, pour les personnes amputées, et le tandem pour les déficients visuels.

Site : vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines

– La para-haltérophilie : développé-couché

Aux Jeux Paralympiques, c’est la force du haut du corps qui est mise à l’épreuve avec une compétition de développé-couché appelée para-powerlifting. Les concurrents sont mélangés par catégories de handicaps mais séparés par catégories de poids. Pour la Seine-Saint-Denis, Rafik Arabat, habitant de La Courneuve et né à Montfermeil, tentera de soulever les foules.

Site: Arena Porte de La Chapelle

A suivre pour la Seine-Saint-Denis : Rafik Arabat, habitant de La Courneuve et né à Montfermeil

– Le rugby-fauteuil : sport de percussion

Inventé au Canada, il est né de la volonté de trouver un sport d’équipe mixte accessible à des athlètes ayant une atteinte des quatre membres. Mélange de rugby, de basket-fauteuil et de handball, son ballon n’est pas ovale mais rond et les passes vers l’avant sont autorisées. L’objectif, comme au rugby, est de franchir la ligne d’en but adverse en possession du ballon tout en empêchant l’adversaire d’en faire autant. Sport spectaculaire, les chocs et les chutes y sont monnaie courante.

Site : Arena Champ de Mars

A suivre pour la Seine-Saint-Denis : Cédric Nankin, qui est né et travaille à Saint-Denis, fait partie de l’équipe de France

– La para-équitation : dresse code

Contrairement aux Jeux Olympiques qui comptent trois disciplines en équitation, seul le dressage est inclus au programme des Jeux Paralympiques. La cavalière Chiara Zenati, formée au centre équestre UCPA de La Courneuve, s’alignera pour ses deuxièmes Jeux après ceux de Tokyo sur son cheval Swing Royal.

Site : Versailles

A suivre pour la Seine-Saint-Denis : Chiara Zenati (La Courneuve)

– Le para-tennis de table : le précurseur

Si vous voulez briller en société, vous pourrez faire remarquer que le para tennis de table était au programme des Jeux paralympiques avant que sa version « valide » ne le soit aux Jeux olympiques. Présent depuis les Jeux de Rome 1960, cette discipline n’a fait que croître en termes d’inscrits au point d’être à Paris 2024 la troisième discipline. Initialement réservé aux personnes en fauteuil roulant, le para-ping est aujourd’hui ouvert à 11 catégories de handicap, physique comme intellectuel.

Site : Arena Paris Sud (15e arrondissement)

– Le para-taekwondo : discipline forte en Seine-Saint-Denis

Deuxième sport de combat à avoir intégré les Jeux paralympiques après le para judo, le para taekwondo ne vivra à Paris que ses 2e Jeux. Sport où l’on marque avec les pieds, il s’adresse à des personnes ayant un handicap des membres supérieurs. Dans sa version para, on marque en frappant au torse de l’adversaire. Une frappe à la tête entraîne au contraire une pénalité. C’est une discipline forte en Seine-Saint-Denis où Bopha Kong, agent au Département, représentera le 93 chez les hommes et Djelika Diallo (TK Dugny) chez les femmes.

Site : Grand Palais

A suivre pour la Seine-Saint-Denis : Bopha Kong, agent au Département et Djelika Diallo (TK Dugny)

– Le para-tir à l’arc : historique

Là encore, c’est une discipline historique des Jeux paralympiques, apparue dès 1948. Les athlètes masculins et féminins ayant une déficience physique peuvent concourir debout ou en fauteuil roulant. Il y a trois catégories, deux pour les fauteuils roulants et une debout. Les épreuves de para tir à l’arc sont : arcs à poulies, recourbés et équipe mixte.

Site : Invalides

– Le para-tir sportif : et pan !

Les épreuves de tir sportif aux Jeux Paralympiques se jouent sur 10m, 25m ou 50m, avec des carabines et pistolets. Selon les épreuves et le handicap des concurrents, les sportifs tirent à genoux, debout ou couchés.

Site : Châteauroux

– Le para-triathlon : petit mais costaud

La version paralympique est une version sprint, soit la distance courue à l’épreuve individuelle olympique divisée par deux. Les athlètes enchaînent consécutivement : 750m de natation, 20km de cyclisme, et 5km de course à pied. Trois catégories concourent : les athlètes debout, les déficients visuels, qui ont un guide, et les athlètes en fauteuil roulant, qui effectuent le parcours cycliste avec un handbike.

Site : départ et arrivée aux Invalides

– Le volley-ball assis : terrain adapté

Paralympique depuis 1980, ce sport, comme sa variante olympique, se joue à 6 contre 6. S’adressant aux personnes amputées des membres inférieurs, le filet y est plus bas et le terrain plus petit. Comme au volley, les matches se déroulent en 3 sets gagnants de 25 points.

Site : Parc des expos de Villepinte

Pour le tennis-fauteuil, le para-judo ou la para-natation, il n’y a pas de différence notable avec les versions olympiques.

Christophe Lehousse