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Elles et ils sont le visage de la Seine-Saint-Denis aux Jeux
Du 26 juillet au 8 août, ces athlètes pourraient bien briller sur les tatamis, la piste, les bassins devant leur public, leur famille, leurs amis. Souvent licenciés dans des clubs du département, ils sont aussi la preuve de la qualité de la formation du territoire. Enfin, étrangers pour certains, ils sont la démonstration de la tradition d’accueil de la Seine-Saint-Denis. Place à nos héros et héroïnes des Jeux.
Elle pourrait bien être la première belle histoire séquanodionysienne de ces Jeux. A 28 ans, Amandine Buchard combat le 28 juillet sur les tatamis à l’Arena du Champ de Mars. Pour ses 2e Jeux, la double médaillée olympique de Tokyo veut tellement accéder au Graal ultime, l’or individuel, dans sa catégorie des -52 kg. Si la licenciée du PSG n’évolue plus en Seine-Saint-Denis depuis longtemps, elle a bien grandi à Noisy-le-Sec, où elle est pour la première fois rentrée dans un dojo.
Toujours au rayon judo, mais elle bel et bien membre d’un club du 93, l’Etoile du Blanc-Mesnil, Madeleine Malonga pourrait être une autre reine de ces Jeux. La vice championne olympique, dont on a encore en mémoire les larmes de Tokyo, s’est préparée comme jamais, après un duel franco-français avec Audrey Tcheuméo, finalement restée à quai dans la sélection tricolore des -78kg.
Grande tradition des sports de combat
On reste dans les sports de combat, grande tradition de la Seine-Saint-Denis, avec Koumba Larroque. A 25 ans et déjà 4 fois médaillée mondiale, la lutteuse de Bagnolet pourrait devenir une autre grande dame de Paris 2024 si elle surmonte ses doutes, elle qui est souvent sa pire ennemie. Elle, de son côté, nous donne rendez-vous les 5 et 6 août.
Autre figure de Seine-Saint-Denis en qui on a envie de croire : Prithika Pavade, même si une médaille individuelle, dans un sport ultra dominé par les Asiatiques, serait un exploit. Après des débuts au Bourget, la sympathique gauchère fait désormais les beaux jours du Saint-Denis tennis de table. La 28e mondiale peut plus légitimement rêver à une breloque en par équipes où les Tricolores, récemment médaillées de bronze aux Mondiaux par équipes, sont armées comme jamais.
Des tables de ping, on file à la piste avec, là encore, un espoir d’exploit : celui qu’Alice Finot, 5e des derniers Mondiaux, aurait à accomplir pour monter sur le podium du 3000m steeple. Pour cela, la sociétaire du CA Montreuil 93 devra presque impérativement rebattre le record de France, qu’elle a tout récemment porté à 9 min 05’01’’. La piste toujours, mais cette fois en cyclisme: Marion Borras, membre de Saint-Michel Auber 93, pourrait bien s’y illustrer sur l’Américaine ou la poursuite par équipes, où les Bleues sont en constante progression.
Côté sports co, la lumière pourrait venir de Lou Noël-Rivier. La joueuse de l’AC Bobigny, d’où sont aussi issues Anne-Cécile Ciofani et Joanna Grisez, déjà médaillées d’argent à Tokyo, pourrait connaître Noël en plein été avec les Bleues du rugby à 7.
Non licenciées en Seine-Saint-Denis, mais ayant grandi au sein du territoire et y ayant souvent découvert leur sport, on peut encore citer la taekwondiste Althéa Laurin, déjà en bronze à Tokyo (Epinay) et devenue depuis championne du monde, la triathlète Cassandre Beaugrand, idem 3e en par équipes en 2021 (Livry-Gargan) ou le gymnaste Samir Aït Saïd, ancien porte-drapeau, qui a grandi à Rosny-sous-Bois.
Le water-polo masculin à suivre
Chez les hommes, les têtes d’affiche des Jeux sont sans doute les poloïstes de l’équipe de France. Avec 3 sélectionnés – le gardien Clément Dubois, Emil Bjorch et Rémi Saudadier – le Cercle 93, une entente entre Noisy-le-Sec, Saint-Denis et Livry-Gargan, peut se targuer d’être un des principaux pourvoyeurs de l’équipe de France. Il n’y a pas si longtemps, les Bleus se seraient déjà félicités de faire partie du tournoi olympique, mais leur récente 4e place au Mondial les a mis en appétit…
Toujours dans l’élément aquatique, on guettera les perfs en plongeon synchronisé à 10m de Loïs Szymczak et Gary Hunt, (ce dernier étant licencié au Red Star Montreuil) et qui se sont longtemps entraînés à la piscine Maurice Thorez, jusqu’à sa fermeture pour rénovation.
A suivre aussi le judoka Aurélien Diesse, capable d’un exploit chez les -100 kg et comme Prithika Pavade membre de Génération Jeux, un dispositif d’accompagnement vers la performance mis en place par le Département.
Mais la Seine-Saint-Denis, ce sont aussi quantité d’athlètes étrangers qui s’entraînent dur dans les clubs du département. Le panorama ne serait donc pas complet si on oubliait de mentionner les autres joueurs du Saint-Denis Tennis de table 93 qui prendront part à l’aventure – l’Indien Harmeet Desai, la Hongkongaise Chengzu Zhu – ou encore en trampoline l’armada ibérique de l’Acro Tramp Sevran : les Espagnols David Vega et Noemi Romero Rosario et le Portugais Gabriel Albuquerque.
On peut encore citer l’escrimeuse algérienne Zohra Kehli (Bagnolet), championne d’Afrique en sabre, les sprinteuses Delphine Nkansa (Neuilly Plaisance Sports), membre du 4x100m belge, et Whitney Tié (Saint-Denis Emotion) pour la Côte d’Ivoire, ou le footballeur malien et joueur du Red Star Fodé Doucouré. La Seine-Saint-Denis a déjà accueilli le monde bien avant de le recevoir à l’occasion des Jeux.
Retrouvez tous ces athlètes sur https://jopparis2024.seinesaintdenis.fr/nos-athletes/
Christophe Lehousse
Photos: ©Auguste Devaire, ©Sylvain Hitau et ©Nicolas Moulard